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Campagne du Soldat Louis BARBE

95éme Régiment d'Infanterie





Louis BARBE est appelé à l'activité le 1er septembre 1914, il arrive le 7 septembre 1914 au 56ème Régiment d'Infanterie basé à Châlons sur Saône caserne Carnot, il est incorporé en tant que 2ème classe.


Le 4 août 1914, jour même de la déclaration de guerre, le 56° R.I. quitte sa garnison de Chalon-sur-Saône pour la frontière. Le 6 août, le 56ème débarque à Chatel-Monexy (Meurthe et Moselle). Le régiment franchit la frontière le 17 août au matin, entre les villages de Cogney et d’Ibigny, et dans l’après-midi prend les avant-postes devant Kerprich-aux-Bois.



Le baptême du feu : Gosselming. – Le recul.


Dans la nuit du 19 au 20 août, après une marche de nuit fatigante, le 56ème prend position dans les bois situés au sud-ouest du village de Gosselming, occupé par l’ennemi, et commence au petit jour l’attaque du village sans aucune préparation d’artillerie. Le 2ème bataillon en tête s’élance à l’assaut sous une fusillade meurtrière venant des lisières et des hauteurs avoisinantes et au milieu des obus ennemis. Dans un élan admirable il enlève le village et jette une tête de pont sur la rive droite de la Sarre. Mais la marche générale de l’action le met en fâcheuse posture et il doit, participant au mouvement de retraite générale, abandonner le terrain conquis et se replier.

Ce succès momentané avait été chèrement payé : le régiment avait hors de combat près du tiers de son effectif. Il avait perdu de nombreux officiers. Le régiment refait en sens inverse le chemin parcouru joyeusement pendant l’avance, traverse la Meurthe, la Mortagne et se dirige sur la Moselle.



La riposte : Vennezey – Girivillers – Mattexey.


Le 23 août 1914, le régiment est à Hallainville, le 24 au soir, il occupe Essey-la-Côte et Vennezey et prend les avant-postes. L’offensive est ordonnée : il s’agit d’empêcher l’ennemi de franchir la Moselle en passant par la trouée de Charmes. Le 25 au matin, l’ennemi attaque Essey-la-Côte, tandis que le régiment marche sur Girivillers. Après une lutte acharnée, l’élan de l’ennemi est brisé, nos troupes poursuivent l’adversaire et l’oblige à repasser la Mortagne.

Le 27 août, le régiment après un court repos est à Mattexey. L’ennemi tient Magnières de l’autre côté de la Mortagne. A plusieurs reprises nos troupes s’élancent à l’assaut de Magnières : le 28 août, le 8, le 9 et le 10 septembre, nos attaques sont brisées sur le pont de la Mortagne que nul ne peut aborder malgré les efforts tenaces. Le 12, enfin, dans un dernier effort, la rivière est franchie, le village enlevé, l’ennemi en désordre se replie au delà de la Meurthe, talonné par nos hommes qui cantonnent le soir même à Ménil-Flin et à la ferme de Mervaville.



La guerre de tranchées. Le bois d’Ailly.


Le 13 septembre, le régiment quitte la région de Mortagne pour les Hauts de Meuse. Il va prendre position en avant de Saint-Mihiel. Il est à peine en place, le 20 lorsqu’il reçoit l’ordre de s’embarquer pour Sainte-Menehould. Son séjour dans cette coquette petite ville est de courte durée et, le 23, il se porte à marche forcée dans la direction de Clermont-en-Argonne où il prend possession en avant de Courcelles, entre Parois-en-Argonne et Aubréville. Mais l’ennemi a profité du départ de nos troupes pour s’emparer de Saint-Mihiel et s’installer sur les Hauts de Meuse et déjà il a franchi la rivière.

Il est ramené en toute hâte dans la région de Saint-Mihiel où il va garnir la forêt d’Apremont pour contenir l’ennemi. Le 29 septembre, le 56ème est à nouveau en première ligne sur les pentes sud-ouest du bois d’Ailly. Il restera dans ce secteur fameux jusqu’au 25 septembre 1915, toujours en première ligne, barrant à l’ennemi la route de Commercy par une âpre guerre de mine, par une lutte de chaque jour, de chaque nuit, lutte au couteau, à la grenade, d’homme à homme, sous une avalanche journalière de 210 et de torpilles.

Au cours de cette période héroïque, l’ennemi n’a pu enlever un pouce de terrain gardé par le 56ème et, par contre, toutes les attaques menées par le régiment nous ont donné le succès, ou ont été poussées jusqu’au sacrifice.



Louis BARBE intègre le 95ème Régiment d'Infanterie le 13 décembre 1914.


Le 9 décembre, le 95ème Régiment d'Infanterie passe à Vignot (Meuse), pour un repos de cinq jours, puis remonte en ligne, deux bataillons à la Tête à Vache, le dernier en réserve, et le 29 décembre à la Louvière.

Le 1er janvier 1915, le 1er bataillon reçoit l’ordre d’attaquer un ouvrage allemand à l’ouest l’ouvrage du 134. L’ennemi contre-attaque sur les flancs à la grenade. Les 12 grenades par compagnie emportées par les nôtres, sont vite épuisées. Les renforts sont fauchés par les feux meurtriers de l’ennemi. On tente de construire un boyau de liaison avec l’arrière et les tranchées conquises, mais la garnison, prise d’enfilade, est tuée ou faite prisonnière.

Pendant le mois de janvier, le régiment, qui occupe la Tête de Vache, a un séjour très agité. Le 20, une attaque est exécutée sur la tranchée allemande et 80 mètres de tranchée à 40 mètres des nôtres sont pris, après dix minutes de préparation d’artillerie. Elle subit de lourdes pertes, mais résiste héroïquement et repousse à la grenade et à la baïonnette toutes les tentatives de contre-attaque ennemies. A la tombée de la nuit, les 80 mètres d’occupation ont déjà diminué. Les Allemands progressent à chaque extrémité à la grenade. La garnison se réduit, et nous sommes bientôt obligés, après de lourdes pertes, d’abandonner le dernier élément de tranchée qui nous reste.

Le séjour en forêt d’Apremont se poursuit. On commence à construire des boyaux mieux défilés, à avoir quelques notions de la stabilisation prolongée qui nécessite des abris plus sérieux et des tranchées mieux organisées.

Au commencement de février 1915, après avoir été en réserve à Dagouville et à Cousancesaux-Bois, le 95ème entre de nouveau enligne, les 13 et 14, en forêt d’Apremont, va au repos à Vignot, puis, les 27 et 28, il est en position au Bois Brûlé. Les tranchées allemandes sont à 20 mètres, certains boyaux sont communs. C’est l’époque dite « du créneau » et l’on se fusille à bout portant.



Louis BARBE est nommé Caporal le 24 février 1915.


Le 6 mars 1915, une attaque, destinée à reprendre des tranchées perdues par nos prédécesseurs, est ordonnée. Il faut progresser par quatre boyaux après avoir fait sauter à la mélinite les barrages de sacs ennemis. Les explosions ne donnent pas de résultats satisfaisants. On se bat pendant trois jours. La préparation de l’artillerie et le courage de l’infanterie n’obtiennent pas leur récompense. La continuation de l’attaque est ajournée. Après un repos, le régiment revient au Bois Brûlé.

L'attaque du 5 avril 1915 est ordonnée comme faisant partie d’une attaque générale de la 1ère armée. Elle s’ouvre par une préparation d’artillerie de trois heures. Le 1er bataillon, à 12 h 35, s’avance en quatre colonnes et franchit les barrages. La 2ème compagnie prend pied dans la tranchée boche ; la 3ème progresse, sous le feu, dans le boyau 4. Elles avancent de 30 mètres environ ; la nuit tombe, on s’organise sur place. Le 6 avril, à 8 h 30, l’action reprend par l’est, mais elle tombe sur des défenses accessoires intactes. Après d’héroïques efforts et de lourdes pertes, on réussit à avancer notre propre barrage de quatre mètres.

Le 16 avril, les Boches essaieront vainement de nous reprendre les éléments de boyaux où nous avons pris pied. Le régiment est bombardé presque journellement et éprouve de pertes qui finissent par être sensibles. Les abris sont encore fragiles et inconfortables. Quotidiennement, on est obligé de refaire les parapets démolis par les tirs. C’est dans ces conditions que le régiment passe la deuxième partie d 1915.

Du 19 au 31 janvier 1916, le 95ème est relevé et quitte ce secteur où, depuis quinze mois il combat avec un courage qui ne s’est jamais démenti.





Le 10 janvier 1916 le Caporal BARBE Louis trouvera la mort à La Louvières (Meuse).

Bon gradé, d'un excellent esprit, il est mortellement atteint à son poste de combat.

Il est décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre, médaille de bronze.